In Socio esthétique

Esthétique et Santé a interviewé Véronique Labeille, Psycho-Socio-esthéticienne qui a suivi la formation de socio-esthéticienne au sein de l’école Paris Beauty Academy à Nanterre. Elle nous démontre grâce à son parcours personnel et professionnel ainsi qu’après avoir suivi une formation de qualité que les portes s’ouvrent. Elle exerce aujourd’hui son métier de psycho-socio-esthéticienne à temps plein, participe à des congrès comme les Nouvelles Esthétiques et elle a rejoint l’équipe de l’école Paris Beauty Academy dispensant ses savoirs au sein de la formation permettant d’accéder au Titre RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) de Socio-esthéticienne.

 

MA VOCATION DE SOCIO-ESTHETICIENNE

Choisir une reconversion en Socio-esthétique ne se fait pas au hasard et cela demande un cheminement personnel et des perspectives de projet professionnel. Véronique Labeille, Psycho-socio-esthéticienne, va nous expliquer son parcours et son expérience personnelle.

 

Quel est ton parcours personnel et professionnel ?

Étant la fille de deux parents en situation de handicap, j’ai très tôt été confrontée au regard des autres face aux corps différents qu’exposaient mes parents dans une société « normée ». Ce qu’ils donnaient à « voir » au regard de la civilisation de l’époque (mes parents se sont mariés dans les années 60) n’était pas « montrable ».

Depuis toute jeune, j’ai pris conscience que je devais m’orienter vers un métier favorisant l’accompagnement à se regarder autrement, plaidant pour le rejet de toute stigmatisation liée au handicap ou la maladie et œuvrant pour le maintien de l’autonomie. J’avais en tête de devenir ergothérapeute ou éducatrice spécialisée. La vie m’a finalement offert de me diriger vers l’enseignement.

Puis après une longue maturation, je me suis reconvertie il y a quelques années dans le domaine de la psycho-socio-esthétique. Cette décision fut dictée par mon expérience à la fois personnelle et professionnelle.

 

Pourquoi as-tu choisi le métier de Socio-esthéticienne ?

A l’apogée de la quarantaine, de nouveau une situation professionnelle et personnelle concomitantes m’a imposé une introspection et une remise en question de mes savoir-faire, de mes savoir-être.

Et si cette crise identitaire de la quarantaine n’était en réalité que le début de ma seconde vie ? J’ai entamé une longue gestation comme un parcours initiatique vers ce que j’avais en moi : des facultés particulières pour accompagner des personnes souffrant d’un déficit de l’image de soi, de l’estime de soi, de leur confiance en elles. Le métier de la socio-esthétique me permettait d’œuvrer à la réconciliation du paraître et de l’être.

Quelles sont à ton avis les qualités requises pour exercer le métier de Socio-esthéticienne ?

La principale qualité est à mon sens, faire preuve d’une présence véritable face à l’autre, ce qui nous permet d’exister ensemble, c’est à dire d’être dans la même humanité, d’être pleinement sujet humain à la rencontre d’un autre sujet humain.

La seconde qualité relève d’une implication sincère qui va permettre à la relation de s’installer en confiance, et donner du sens à une communication voire une communion des âmes et des corps au travers d’une écoute sensible.

De plus, faire preuve de tact, de disponibilité d’esprit, de discrétion mais aussi de curiosité de l’autre, de discernement, de clairvoyance sont des aptitudes indispensables dans le soutien prodigué à toute personne en situation de vulnérabilité.

Enfin, il est nécessaire d’être capable de savoir se remettre en question, d’être créatif, rigoureux, d’avoir des compétences en matière d’animation, de rédaction, de travail en équipe et surtout d’appréhender la portée de toute action concernant la prise en charge d’une personne vulnérable.

 

MA FORMATION DE SOCIO-ESTHETICIENNE

Il n’est pas toujours facile de faire son choix quand il s’agit de sélectionner une école de Socio-esthétique pour se donner les meilleures chances d’insertion après la formation. Il existe de nombreuses écoles en France et on peut vite s’y perdre car aucune école n’a la même durée de formation ni les mêmes contenus. Alors comment faire son choix en matière d’école de Socio-esthétique ?

 

Comment as-tu fait le choix de ton école de Socio-esthétique ?

Après plusieurs semaines de recherche sur la toile, j’ai été attirée par Paris Beauty Academy une école qui offrait une formation longue durée. Je souhaitais bénéficier du double cursus CAP et certification Psycho-Socio-Esthétique menant au titre RNCP, l’école de Paris Beauty Academy m’a semblé correspondre à mes attentes.

Ayant une inclination naturelle pour le travail de l’esprit, pour l’étude, pour l’écrit, j’étais à la recherche d’une formation qui allait « me bousculer », me permettre d’innover, de mettre en place des projets et de développer ma créativité.

L’aspect très rigoureux et très complet de cette formation me convenait parfaitement : conjuguer un apprentissage esthétique à une partie réflexive faisant référence aux processus d’acquisition de la psychologie générale, et adaptée aux différents secteurs d’activité me semblait indispensable.

 

Que penses-tu du double parcours Socio-esthétique et CAP Esthétique Cosmétique ?

Se lancer dans une telle aventure en reconversion professionnelle relève du défi. Ce double parcours Socio-esthétique et CAP esthétique Cosmétologie permet d’acquérir les techniques esthétiques rapidement tout en confrontant directement ses aptitudes lors des missions qui nous sont confiées. Cela permet de se positionner très vite afin de savoir si le métier de Socio-esthéticienne correspond véritablement à notre devenir professionnel. Il m’a fallu cependant faire preuve d’une motivation sans faille, d’une implication de tous les instants tant au sein de l’école que sur le terrain lors de mes missions. J’ai tout mis en œuvre afin d’être 100% disponible pour ce double cursus : Socio-esthétique et CAP Esthétique Cosmétique.

Cela prend beaucoup de temps et d’énergie mais l’enjeu en vaut la peine. Celui-ci est tout à fait réalisable si le travail est régulier, conjugué à une assiduité, une persévérance et une attention à la démarche pédagogique des formateurs.

 

Quelles compétences penses-tu avoir acquises au cours de ta formation en Socio-esthétique ?

La principale compétence qu’il me semble avoir acquise est sans doute la capacité à franchir les étapes pas à pas et à me projeter vers un nouveau métier au fil des mois de cette formation.

Je savais que j’étais déjà déterminée et d’un tempérament passionné, mais ce que j’ai appris de moi, c’est à me « vendre » avec aisance, étant sûre du choix de reconversion professionnelle dans le domaine de la Psycho-socio-esthétique. J’ai acquis une double compétence celle des gestes techniques (massages, soin visage, épilation …) combinée à une approche psychologique de la personne fragilisée.

 

MON MÉTIER DE SOCIO-ESTHÉTICIENNE

Véronique Labeille, Psycho-Socio-esthéticienne, exerce dans diverses structures et associations du secteur sanitaire et médico-social. Elle est aussi devenue formatrice au sein de la formation de Socio-esthéticienne dispensée chez Paris Beauty Academy. Elle va nous expliquer son rôle de Socio-esthéticienne et de formatrice en Socio-esthétique menant au Titre RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) de Socio-esthéticienne.

 

Dans quelles structures sanitaires et médico-sociales exerces-tu ?

J’exerce principalement en milieu hospitalier (oncologie, hématologie, virologie, soins palliatifs), en milieu associatif, au sein de structures auprès de personnes malvoyantes, ou en situation de handicap physique ou mental, des : maisons de santé, maisons de l’emploi, et parfois à domicile. Depuis, j’enseigne au sein de Paris Beauty Academy dans le domaine de la Psycho-socio-esthétique.

 

Peux-tu nous décrire ton rôle de Socio-esthéticienne ?

Mon rôle peut se définir en trois mots : écouter, rassurer et accompagner.

à Écouter le « mal à l’être », le mal du « paraître » au travers des ressentis de chacun quant au « handicap » de l’apparence que ce soit suite à une maladie éprouvante, un handicap, un parcours de vie chaotique, etc.

à Rassurer sur les facultés résiduelles du patient au cœur d’un parcours de soin très intrusif, lorsque celui-ci éprouve un sentiment de vide intérieur. En effet, pendant le traitement, le patient se figure dans un tunnel avec pour seul objectif de « sauver sa peau ». Je suis alors à ses côtés pour le rassurer sur le fait qu’il est possible d’investir un corps différent tout en respectant la surface cutanée qu’il veut bien m’octroyer.

à Accompagner le patient dans le fait de « cohabiter » avec l’idée que la maladie l’a transformé en envisageant de s’aimer à nouveau avec un corps différent mais victorieux ! J’accompagne le patient à la reconquête d’un narcissisme mis à mal pour compenser l’inscription de la maladie dans sa chair et sa mémoire.

C’est avant tout un métier de partage. Au-delà du paraître, il s’agit bien d’un esthétisme où l’on ne se préoccupe pas d’abord du regard que les autres portent sur soi, mais du regard que l’on se porte à soi-même. Ma fonction consiste à ré ancrer un individu dans sa globalité, à contribuer à ce qu’il soit en mesure d’habiter à nouveau son corps. C’est pour cela que le « toucher-massage » s’inscrit dans la plupart de mes soins : « toucher la surface, c’est ébranler l’intérieur ».

D’autres soins portés sur « l’apparence » prennent tout leur sens dans la mesure où ils s’inscrivent dans la réappropriation de l’image de soi et de l’estime de soi : « soigner son apparence, c’est soigner son désordre intérieur ».

 

Peux-tu nous dire ce que tu enseignes à tes étudiant(e)s au sein de la formation en Socio-esthétique ?

J’ai en charge toute la partie concernant : la démarche d’intervention psycho-socio-esthétique individuelle et collective, le toucher dans la relation soignant/ soigné,  l’apprentissage des techniques de massage, de l’ergonomie du patient et du masseur, la démarche d’intervention Psycho-socio-esthétique en oncologie, en virologie et le projet professionnel.

Esthétique et Santé tient à remercier Véronique Labeille pour son témoignage enrichissant et encourageant pour toutes les personnes qui souhaitent se reconvertir en Socio-esthétique. Nous interrogerons d’autres anciennes étudiantes en Socio-esthétique qui sont sorties de notre école afin qu’elles vous expliquent leurs parcours et leur réussite professionnelle.

Auteur : Marie-Anne Conorgues, Formatrice pour Esthétique et Sante & Socio-esthéticienne pour l’Association Mieux Vivre Avec Son Corps à Pau (64).

Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur.

 

Vous souhaitez consulter l’article rédigé par Véronique Labeille suite à sa conférence au Congrès des Nouvelles Esthétiques, vous pouvez télécharger son article « COMMENT LES SOINS DU PARAITRE PEUVENT-ILS SOIGNER L’ETRE ?».

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