In Formations

La formation des travailleurs sociaux aux pratiques socio-esthétiques se développe de plus en plus ces dernières années. En effet, les professionnels du social, dans le cadre de leur accompagnement, développent de nouvelles compétences dans le but d’améliorer leurs actions en intervention sociale. Les évolutions sociétales en terme de prise en considération du look, de l’apparence et du bien-être des personnes accompagnées amènent les travailleurs sociaux à faire évoluer leurs pratiques professionnelles en lien avec la dimension corporelle des usagers.

 

FORMATION COURTE DANS LE SOCIAL : FORMATION SOCIO-ESTHETIQUE

Le constat sur le terrain nous amène à repérer de nombreux travailleurs sociaux, qui développent, des activités esthétiques au même titre que d’autres interventions sociales d’intérêt collectif (ISIC).

De plus en plus les pratiques Socio-esthétiques sont enseignées dans le cadre des diplômes du travail social, en formation initiale : éducateur spécialisé, moniteur éducateur, conseiller en économie sociale et familiale, etc.

Ces enseignements sont dispensés dans le cadre des techniques éducatives au choix des étudiants du travail social : activités coutures, théâtres ou encore esthétiques.

Des formations courtes en lien avec l’esthétique, l’image et le bien être voient le jour dans les centre de formations continues pour les soignants et les travailleurs sociaux.

Ce développement a débuté il y a une dizaine d’années conjointement au développement d’écoles de socio-esthétiques (formation longue pour la reconversion professionnelle).

Malgré le développement de postes et d’interventions de socio-esthéticiennes diplômées d’état, il n’en demeure pas moins, que pour des raisons socio-économiques, toutes les structures du sanitaire et du médico-social ne comptent pas dans leur équipe une socio-esthéticienne.

Pour répondre aux besoins des personnes accompagnées, les Directions d’établissements (Maisons d’accueil spécialisées, Instituts Médico Educatifs, EHPAD, CCAS, etc) forment alors leurs travailleurs sociaux.

Marie-Anne Conorgues, socio-esthéticienne et co-dirigeante d’Esthétique et Santé forme depuis 12 ans au TITRE RNCP DE SOCIO-ESTHETIQUE. Compte tenu des évolutions des pratiques professionnelles sur le terrain et des besoins nouveaux de formation pour les travailleurs sociaux, Esthétique et Santé a décidé d’orienter son offre de formation à destination des métiers du travail social.

Esthétique et Santé propose donc depuis quelques années une formation INITIATION AUX PRATIQUES SOCIO-ESTHETIQUES.  Nous proposons également des formations sur mesure en fonction des besoins et de la demande des institutions.

 

SOCIO-ESTHETIQUE ET PERSONNES HANDICAPEES VIEILLISSANTES

Extrait de la conférence de DANIELE DUBROCA au Congrès de Santé Mentale en 2016

A qui s’adressent les soins socio-esthétiques ?

Les soins socio-esthétiques s’adressent à toute personne présentant une dégradation de l’estime de soi, le rejet de certaines parties du corps, un sentiment d’abandon et de solitude ou encore un vécu de dépersonnalisation.

 

Rôle des pratiques socio-esthétiques :

– Rôle social : dimension relationnelle du soin :

  • Améliorer la perception de soi, de son image et celle que l’on donne aux autres,
  • Eviter l’isolement,
  • Redonner le goût des liens sociaux.

 

– Rôle d’étayage psychologique :

  • Encourager le patient à s’occuper à quelque chose qui donne le sentiment d’être reconnu,
  • Considérer les liens du corps et du psychisme,
  • Reconnaître les ressources de compensation,
  • Lutter contre le morcèlement et les dissociations,
  • Faire éprouver à la personne des sensations de plaisir à la base de tout désir de vie,
  • Faciliter la parole et l’expression des émotions.

 

– Rôle d’éducateur : relation éducative :

  • Aborder des notions d’hygiène corporelle et vestimentaire,
  • Aborder la compliance au traitement,
  • Faire respecter les règles sociales.

 

– Rôle d’accompagnement :

  • Ecouter, encourager, guider,
  • Inciter le patient à être acteur de sa santé,
  • Apprendre à ré-apprivoiser le miroir et le regard des autres,
  • S’impliquer dans la relation d’aide.

 

Objectifs principaux auprès des personnes handicapées vieillissantes :

Voici les objectifs principaux de l’activité Socio-esthétique dans une unité de personnes avec autisme, susceptibles de lutter contre la souffrance :

  • L’individuation : soin distinct des soins usuels,
  • La personnalisation : soin incitant à devenir sujet,
  • L’autonomisation : soin favorisant les initiatives,
  • La réadaptation, la réhabilitation et la socialisation.

 

LA SOCIO-ESTHETIQUE DANS L’ISIC

Définition de l’Intervention Sociale d’intérêt collectif ISIC :

Extrait du site internet de DIDIER DUBASQUE :

ISIC : Quel drôle de sigle ! Ce terme est spécifiquement français. Il est générique et englobe toute les approches collectives des interventions des travailleurs sociaux.

Il a été forgé par le Conseil supérieur de travail social dans un rapport initial en 1988. Il a été ainsi défini : l’ISIC « touche la population, sur un territoire déterminé ; elle se donne pour objectif la prise en compte d’intérêts collectifs, entendus comme des facteurs susceptibles de faciliter la communication sociale des divers groupes et, par là, d’aider à la maîtrise de la vie quotidienne, dans ses diverses dimensions. Elle (…) correspond à une pratique appelée par l’approche institutionnelle et collective de l’action sociale » [] « Loin d’ignorer la nécessité de l’aide individuelle, l’intervention sociale d’intérêt collectif admet que celle-ci ne suffit pas à améliorer les conditions sociales propices à chaque histoire individuelle ; elle s’attachera donc principalement à favoriser des dynamiques sociales riches, où les citoyens trouveront un environnement culturel favorable ». Ce terme paraît mieux adapté au cadre culturel et politique de la société française.

Le corps dans l’intervention (psycho)sociale :

Extrait : Le corps dans l’intervention (psycho)sociale N° 80-2014

« …les travailleurs (psycho)sociaux sont fréquemment confrontés à des corps en difficulté. Des corps touchés par le handicap ou la vieillesse mais aussi des corps déshabités, déréglés, surinvestis, malmenés ou encore se voyant infliger des privations par leurs propriétaires. Nous porterons ainsi notre attention sur les perturbations du rapport au corps rencontrées chez des publics variés (personnes toxicomanes, anorexiques, victimes d’abus sexuels, sans domicile fixe, prostituées, etc.) et aux réponses mises en œuvre par les professionnels.

L’intervention (psycho)sociale est par ailleurs aux prises avec des personnes issues de milieux populaires qui, sans nécessairement présenter des troubles psychiques et corporels spécifiques, tendent à entretenir un rapport essentiellement instrumental avec leur corps, consacrant peu de temps et d’efforts à l’écouter et à en prendre soin. La « santé » est dans ce cadre avant tout perçue comme l’absence de maladie et les signes avant-coureurs de celle-ci sont négligés. Enfin, le travail psycho(social) mené, avec et sur le (rapport au) corps des bénéficiaires (sport-aventure, sophrologie, socio-esthétique, etc.), peut constituer un outil, un moyen pour intervenir sur des problématiques telles que l’isolement social et la perte d’estime de soi. »

Marie-Anne Conorgues, socio-esthéticienne, vous donnera, dans un autre article, des pistes de méthodologie pour monter un atelier socio-esthétique à votre poste de travail.

 

Auteur : Marie-Anne Conorgues, Socio-esthéticienne et formatrice pour Esthétique et Sante.

Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur.

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